Un tournant dans
la
politique française de non-prolifération :
la présidence Giscard
(1974-1981)
par Jean-Philippe BAULON
Durant la présidence Giscard, la France infléchit sa politique de non-prolifération nucléaire.
Si elle ne signe pas le TNP, elle accepte de rejoindre un régime multilatéral de contrôle en adhérant au Club de Londres (1975).
Ce tournant s’explique par les risques de prolifération illustrés par l’essai indien de 1974.
Mais il résulte aussi de la volonté présidentielle : des mécanismes interministériels sont créés afin de contrôler les exportations et les activités de la filière nucléaire. Enfin, la pression américaine est déterminante, tant sous Ford que sous Carter ; les Etats-Unis conditionnent la poursuite de leur assistance à la France sur le nucléaire militaire à sa coopération en matière de prolifération.
Le nucléaire devient ainsi un facteur de convergence dans les relations franco-américaines.
As president, Giscard d’Estaing reoriented France’s non-proliferation policy.
While the country did not sign the NPT, it did accept to join a multilateral control regime by signing the NSG Guidelines in 1975.
This change in policy can be explained by the risk of proliferation surrounding India’s nuclear test in 1974. However, it is equally due to the president’s own will; interdepartmental mechanisms were set up to monitor exports and activity in the nuclear area. But most of all, pressure by American presidents Ford and then Carter proved to be decisive.
American assistance to France on nuclear arms was conditioned by the latter’s cooperation on nuclear proliferation.
Thus, nuclear matters became a convergence factor in Franco-American relations.