2012 -4

126ème année

p. 351

La grande Nation et l'éphémère duché :
la France et Lucques

sous les Bourbons de 1815 à 1830

par Laurent STEFANINI

Conversations à Georgetown
(1943-1946)

par Alexis LÉGER et Louis FRANCK

La diplomatie française face au déclenchement
de la guerre de Corée en 1950 :
un événement révélateur
de la perception du problème soviétique

par Étienne SANTIARD

Théories américaines des relations internationales :
aux origines des controverses
et des des paradigmes fondateurs

par Michel DUSCLAUD
et Bernard SIONNEAU

 

La diplomatie française
face au déclenchement

de la guerre de Corée en 1950 :
un événement révélateur
de la perception du problème soviétique

Étienne SANTIARD

Si la perception par les diplomates français du déclenchement de la guerre de Corée en juin 1950 est intéressante à étudier, c’est que l’événement n’est pas sans conséquences.

Celui-ci fait en effet resurgir les inquiétudes qu’a fait naître la menace militaire constituée par le bloc communiste sous la direction de Moscou et donne lieu à diverses interprétations : certains le considèrent comme un test, d’autres comme un piège, d’autres encore y voient le prélude à un nouveau conflit mondial.

La réaction américaine rassure Paris, mais la tension ne retombe pas du fait de l’intervention chinoise en novembre.
Le conflit coréen est rapidement perçu non comme un conflit majeur en lui-même, mais plutôt comme un épisode révélateur du problème posé par la politique de Staline.
À ce titre, il relance les débats sur l’organisation de la défense de l’Europe occidentale face à la menace soviétique.

The way the French diplomats perceived the beginning of the Korean War in June 1950 is worth studying, in so far as that event was not without consequences.

Indeed, it rekindled the worries concerning the military threat that came from the communist bloc, and led to various interpretations : some saw it as a test, others like a trap, some others like the prelude of a new world war.

The way the Americans reacted reassured the French, but the tension didn’t abate after the Chinese intervention in November.
The Korean conflict was rapidly seen not as a major conflict as such, but rather as an episode which said a lot about Staline’s politics and its issues.
New debates therefore occured concerning Western
Europe’s defence against the soviet menace.