Les Murs et le droit international
Sous la direction de Jean-Marc Sorel
Quatrième de couverture
Depuis la Muraille de Chine, en passant par le mur d’Hadrien, la ligne Maginot, le mur de l’Atlantique ou, plus récemment, les murs de Berlin, de Palestine, de Chypre, de Ceuta et Mellila, du Cachemire, entre les deux Corées, à Bagdad, au Sahara occidental, entre les Etats-Unis et le Mexique, etc. – sans oublier les nombreux projets -, l’histoire et l’actualité prouvent que les murs ont toujours constitué le symbole d’une certaine sécurité pour des Etats ou des empires.
Ils semblent aujourd’hui se multiplier et « emmurent » de plus en plus des portions de territoires à travers le monde avec des formes variées : mur frontière, barrière de sécurité, simple limite, fortification, rempart ou même mur virtuel. L’anachronisme semble ainsi tout le temps présent à l’heure de la mondialisation, et la logique binaire paraît s’imposer en lieu et place d’une réalité plus complexe. Or, si ce phénomène est souvent traitée sous un angle politique, la problématique juridique mérite d’être envisagée : que ce soit sur le questionnement du statut du territoire sur lequel se trouve ce mur et/ou sur le statut du mur en lui-même, sur les intérêts qu’il protège, sur les conséquences juridiques de ce mur en matière humanitaire ou de droits de l’homme, en termes de responsabilité ou de libre circulation des hommes et des marchandises. Il est donc des murs qui interpellent directement le droit international à partir du moment où ils répondent à une certaine situation internationale (gel d’un conflit, séparation d’une population autrefois unie ou vivant sur le même territoire, construction d’une barrière contre le terrorisme et/ou le crime organisé, ou contre l’immigration clandestine, etc.).
L’objectif de cet ouvrage est par conséquent d’envisager la question sous un angle transversal (et non comme une collection de cas particuliers) en droit international, sans occulter la nécessaire mise en perspective historique, politique, philosophique ou symbolique indispensable à la compréhension juridique d’un objet social aujourd’hui omniprésent.
Ouvrage chroniqué dans le journal Le Monde