2014 -4

128ème année

p. 369

Pierre Mendes France et ses conseillers pour les affaires internationales
par
Frédéric Turpin
Jean-Louis Cremieux-Brilhlac
Vincent Laniol
Georges-Henri Soutou
François Binoche,
Laurent Cesari
Philippe Vial
Pierre Jardin
Elisabeth du Reau

 

 

La croisade latine d’un félibre blanc.
Une lecture de
La Catalogne et les germanophiles de Marius André
(1915).

par
Maximiliano Fuentes Codera
Universitat de Girona
Nicolas Berjoan
Université de Provence-UMR Telemme

 

Que la Première Guerre mondiale ait mis en lumière, chez les régionalistes occitans, un patriotisme français dont ils ne se seraient jamais départis en dépit de leurs saillies répétées contre l’État jacobin, qu’elle leur ait révélé la France sous un jour plus heureux, ou qu’elle les ait forcés à ajuster leur discours pour se faire entendre au milieu des bruits de canon, ne change rien à l’affaire. Les défenseurs de la culture et des libertés méridionales ont pris leur part à l’effort de guerre, et ont œuvré sur tous les fronts pour servir la patrie. Rouges ou blancs, on les retrouve dans les tranchées aux côtés de Frédéric Mistral neveu ou de Pierre Azéma, animant leurs écoles félibréennes et publiant leurs feuilles en langue d’oc avec une incroyable pugnacité. À l’arrière ils participent activement au « bourrage de crâne », du franc républicain Pierre Dévoluy qui publie à l’annonce du conflit un appel aux armes lyrique et morbide à la fois dans Vivo Prouvènço !, au très catholique Joseph d’Arbaud qui magnifie le sacrifice des poilus dans les pages de la revue aixoise Le Feu. Et d’autres savent encore se signaler sur le front de l’étranger, en relayant la propagande française dans les pays où les forces de l’Entente et des empires centraux se disputent la faveur des opinions publiques.