2014 -3

128ème année

p. 251

Les relations franco-allemandes pour le bien de l’Europe
par
Suzanne Wasum-Rainer
Ambassadeur d'Allemagne à Paris


Le laboratoire de
la raison d’état :
la diplomatie espagnole face à la France des premières guerres de religion.

par
Bertrand Haan

de l'Université
Paris-Sorbonne


La formation des diplomates
à l’époque moderne

par
Guido Braun
de l'Université de Bonn


La Cour de Piémont-Savoie
(XVIIe-XVIIIe  siècle).
Pratiques et modèles

par
Andrea Merlotti
Palais royal de
Venaria Reale

 

L’Abbaye de Saint-hubert en Ardenne,
1760-1775
un casus belli  ?

par
Jean-Charles Speeckaert
Université Paris-Sorbonne - Université Libre de Bruxelles

 


 

La Cour de Piémont-Savoie
(XVIIe-XVIIIe  siècle).
Pratiques et modèles

 

Andrea Merlotti

Palais royal de Venaria Reale

 

Une longue tradition historiographique a placé la cour de Savoie sous l’étroite influence  de  la  cour  de  France ; selon  les études  les plus  récentes,  il  semble,  au contraire, qu’elle ait intégré plus d’un modèle. Le but de l’essai est d’offrir l’état de l’art sur ce  problème,  en  créant  un croisement  entre  les historiographies  de  différentes nationalités.

La raison n’est pas seulement due  à une  nécessaire comparaison internationale entre historiens (un but maintenant indispensable), mais à la  nature même de l’objet de recherche : une cour dont les liens dynastiques et les modèles culturels ont été  articulés,  dans  le cours  des siècles,  dans  des directions  variables.  De fait, si au XVIIe   siècle  le rôle politique   de premier  plan  exercé  par  des  princesses  françaises explique   que  cette cour  ait  pu  apparaître  comme une  version   réduite  de la cour  de France, la situation est bien différente au XVIIIe  siècle.

Par exemple,  et en particulier, les voyageurs français de passage à Turin y voient plutôt un modèle opposable à celui de Versailles.

Sur la longue durée, il n’est pas surprenant que Turin s’apparente ainsi à un creuset  dans  lequel  viennent  se  mêler les pratiques  et les modèles  des grandes cours européennes : France, mais aussi Empire et Espagne, où les dynasties régnantes étaient liées par mariage aux souverains de Savoie.

 

 

Old historiography placed the court of Savoy under the strict influence of the court of France. According to the most recent studies, it seems, instead, that it had incorporated more than one model.

The aim of this essai is to provide state of the art on this issue, by creating a crossover between the historiographies of different nationalities.

The reason is not only due to the need for international comparison between historians (now an essential goal), but to the nature of the research object: a court whose dynastic ties and cultural models have been articulated, over the centuries, in variables directions.

In fact, if in the seventeenth century y political role exercised by French princesses explains that this court could appear as a smaller version of the court of France, the situation is quite different in the eighteenth century y.

For example (and especially) the French travelers to Turin saw it as an opposable model to that of Versailles.

Over the long term it is not strange that Turin was treated as a crucible in which were mixed together different models and practices from major European courts: France, but also Empire and Spain, where the ruling dynasties were related by marriage to the rulers of Savoy-Piedmont.