2014 -3

128ème année

p. 213

Les relations franco-allemandes pour le bien de l’Europe
par
Suzanne Wasum-Rainer
Ambassadeur d'Allemagne à Paris


Le laboratoire de
la raison d’état :
la diplomatie espagnole face à la France des premières guerres de religion.

par
Bertrand Haan

de l'Université
Paris-Sorbonne


La formation des diplomates
à l’époque moderne

par
Guido Braun
de l'Université de Bonn


La Cour de Piémont-Savoie
(XVIIe-XVIIIe  siècle).
Pratiques et modèles

par
Andrea Merlotti
Palais royal de
Venaria Reale

 

L’Abbaye de Saint-hubert en Ardenne,
1760-1775
un casus belli  ?

par
Jean-Charles Speeckaert
Université Paris-Sorbonne - Université Libre de Bruxelles

 


 

Le laboratoire de la raison d’état :
la diplomatie espagnole
face à la France des premières
guerres de religion

 

Bertrand Haan

Université Paris-Sorbonne

 

Dès  l’éclatement des guerres de Religion,  la réflexion  sur l’exercice du pouvoir dans une situation d’exception a connu une inflexion  manifeste. Les rapports entre religion et politique  sont, avant le tournant de la dernière  décennie des troubles  et la publication du traité emblématique de Giovanni Botero, au cœur des débats. En lutte contre la coexistence religieuse défendue par les gouvernants français, la diplomatie espagnole a déjà une  perception  nette d’un monstre qu’il  faut combattre, désigné dès 1561 par un ambassadeur de Philippe  II comme une « raison de l’État ». Ce sont les prémisses d’une vision de la France comme un repoussoir en termes  de pratiques  et de modèle politique et une  étape dans l’élaboration  d’une « raison de religion et de justice » espagnole.

 

Since the starting of the wars of Religion, the thought about the exercise of power in an exceptional situation took a new way.  Even before the turning point of the last decade of the disorders and the publication of Giovanni Botero’s symbolic treaty, the relationship between Religion and Politics is at the heart of the debate. Fighting against the religious coexistence promoted by the French government, the Spanish diplomacy already has a clear perception of what is designated in 1561 as a “reason of the State” by an ambassador of Philip II. Here are the premises of a vision of France as a political counter-model   and a step in the elaboration of a Spanish “reason of religion and justice”.