Dans un contexte de relations internationales où les facteurs religieux sont fréquemment invoqués dans les analyses de la conflictualité, un travail relatif aux relations entre le droit qui s’applique au sein des conflits armés et les religions paraissait nécessaire. L’UFR Institut du Droit de la Paix et du Développement de l’Université de Nice et l’Institut de Droit International Humanitaire de San Remo, dans le cadre d’un programme transfrontalier de droit international humanitaire soutenu par l’Union européenne, ont souhaité orienter l’analyse sur les rapports entre religions et jus in belle, la question connaissant sans conteste des évolutions importantes, liées à celles du droit international humanitaire : mutation des rapports entre ce droit et le droit international des droits de l’homme, « judiciarisation », développement du droit coutumier…
Ce dialogue entre religions et droit humanitaire a permis de revenir sur l’analyse des sources historiques et anthropologiques du droit international humanitaire dans toutes les civilisations, sources auxquelles les religions ne sont pas étrangères, sur celle des principes fondamentaux du droit international humanitaire et de leur ancrage dans la conscience publique de toutes les civilisations, dans la mesure’où l’aspect religieux constitue, particulièrement en dehors de l’Europe occidentale contemporaine, un aspect majeur de la conscience publique. La participation au colloque d’universitaires et d’acteurs de la diplomatie humanitaire a en outre permis d’approfondir les réflexions sur les motivations des parties en conflit de respecter le droit international humanitaire dans les conflits contemporains, où les convictions religieuses, occupant une place croissante peuvent appuyer la légitimité de ce droit tout en diffusant ses fondements en son esprit au-delà des milieux juridiques.