L’Antarctique : enjeux et perspectives juridiques
Sous la direction de Ludovic Chan-Tung et Sabine Lavorel
Quatrième de couverture
Depuis maintenant plus de 60 ans, l’Antarctique est soumis à un régime juridique unique au monde. Le Traité de Washington, signé le 1er décembre 1959, instaure au-delà du 60ème parallèle sud la première zone non-militarisée et non-nucléarisée de la planète, gérée collectivement par l’ensemble des Etats parties. Il fait de l’Antarctique un continent protégé de toute appropriation étatique et dédié à la recherche scientifique, dans « l’intérêt de l’humanité tout entière ». Au fil des années, ce dispositif inédit a été complété par plusieurs conventions protégeant l’environnement si spécifique de la zone australe et par les décisions adoptées annuellement par les Etats parties au Traité de Washington, désormais au nombre de 54. Cet ensemble d’instruments internationaux, connu sous le nom de Système du Traité sur l’Antarctique (STA), constitue un exemple unique de gouvernance internationale d’une région dédiée à la paix, aux activités scientifiques et à la protection de l’environnement.
Ces dernières années, le STA est toutefois confronté à des défis inédits : aux risques environnementaux exacerbés par le réchauffement climatique dont les effets sont particulièrement sensibles en Antarctique, s’ajoutent les incertitudes liées à l’intensification des activités humaines dans la zone (pêche, tourisme, bioprospection, exploration minière) et les tensions géopolitiques résultant à la fois de la résurgence des prétentions territoriales de certains Etats parties et de la convoitise de plusieurs d’entre eux sur les ressources naturelles du continent blanc.
Dans ce contexte, cet ouvrage vise à apporter un éclairage analytique du STA, en mettant plus particulièrement en exergue trois enjeux auxquels celui-ci est désormais confronté : celui de l’avenir de la gouvernance internationalisée mise en place par le Traité de Washington, celui de l’exacerbation des rivalités géostratégiques autour de la zone antarctique et, enfin, celui de « l’exportation normative » d’un régime international sans équivalent qui constitue, à bien des égards, un véritable laboratoire du droit international contemporain.
À propos de l'auteur
Ludovic CHAN-TUNG est Maître de conférences en Droit public à l’Université Grenoble-Alpes et est rattaché au Centre d’Etudes sur la Sécurité Internationale et les Coopérations Européennes. Ses recherches portent principalement sur les sources du droit international.Sabine LAVOREL est Maître de conférences HDR en Droit public à l'Université Grenoble-Alpes, rattachée au Centre de Recherches Juridiques. Ses recherches portent principalement sur les enjeux juridiques du changement climatique.