Le concept de sécurité humaine a connu à partir des années 1990, grâce à l’action du PNUD, un fort retentissement au niveau diplomatique. Il fait depuis lors l’objet de discussions et réflexions aussi bien au niveau étatique que doctrinal. Dans un monde globalisé et interdépendant, la sécurité humaine s’est construite autour de la personne humaine afin de combler les apories d’une sécurité jusqu’alors centrée sur l’Etat. Prenant en considération l’homme dans toutes ses dimensions, elle permet de renouveler l’approche des menaces qui pèsent sur lui, qu’elles soient politiques, économiques, sociales, environnementales ou culturelles, et les mesures à prendre pour les endiguer. Ce faisant, elle concourt à l’élargissement progressif de la notion de menace contre la paix et la sécurité internationales. Les bouleversements ainsi opérés conduisent à reconsidérer l’ordre juridique international :le droit international interétatique ne tendrait-il pas, comme naguère le préconisait Georges Scelle, vers le droit des gens ? Ce colloque a pour objectif de cerner la sécurité humaine en dégageant quatre axes de réflexion : de la sécurité de l’Etat à la sécurité des per-sonnes ; la sécurité humaine, une nouvelle approche des droits de l’homme ? la prévention, facteur de sécurité ; l’action en faveur de la sécurité humaine.Cet ouvrage tente de préciser les contours de la sécurité humaine en en dégageant les incidences concrètes. En outre, il nous éclaire sur sa valeur juridique : norme émergente ou concept dépourvu en lui-même de valeur juridique mais renvoyant à des droits déjà établis ?